Les graisses brunes, ce tissu adipeux capable de brûler des calories au lieu de les stocker, pourraient être une solution contre le diabète de type 2 en plus de favoriser la perte de poids.
Quel est le rôle de l'insuline ?
L’insuline est l’hormone qui régule la glycémie (la glycémie étant le taux de glucose dans le sang). Elle est secrétée par le pancréas lors d’une augmentation du taux de sucre dans le sang (suite à un repas par exemple). L’insuline a alors pour rôle de répartir cette arrivée de glucose dans le sang entre les différentes cellules du corps humain. Le glucose sera ensuite transformé en énergie nécessaire au bon fonctionnement des cellules.
Un mécanisme bien huilé qui est capable de « doser » la quantité nécessaire aux cellules. En effet, si le taux de sucre ingéré dépasse la quantité nécessaire aux cellules, alors l’insuline va envoyer le surplus dans le foie : le glucose excédentaire sera alors converti en glycogène, puis en triglycérides dans les cellules adipeuses.
A l’inverse, si le taux de sucre est inférieur, le glycogène stocké dans le foie sera alors converti en glucose pour rééquilibrer la glycémie.
On comprend alors le rôle central de l’insuline dans la régulation de la glycémie. Malheureusement, il arrive qu’elle ne soit plus en mesure de fonctionner correctement. On parle alors de diabète.
Diabète de type 1 et de type 2 : quelle différence ?
Le diabète de type 1 correspond à un déficit de production d’insuline. Les cellules bêta-pancréatiques contenant l’insuline sont alors attaquées par le système immunitaire. La régulation de la glycémie ne peut donc plus se faire et conduisent à une hyperglycémie chronique. Cette maladie auto-immune concerne 10% des cas de diabètes.
Le diabète de type 2, le diabète le plus fréquent, correspond quant à lui à une résistance à l’insuline. Le glucose ne peut plus être assimilé par l’organisme d’où un taux élevé dans le sang. En réaction, le pancréas augmente sa production d’insuline pour diminuer ce taux. Résultat, les cellules bêta-pancréatiques se fatiguent et perdent de leur efficacité. Ces deux facteurs combinés mènent à une hyperglycémie chronique.
Les graisses brunes : des tissus anti-diabète
Les graisses brunes aident à réguler la glycémie
Des chercheurs américains ont analysé l'effet de l'activation prolongée des graisses brunes (5 à 8 heures) sur le métabolisme du glucose du corps entier lors d’une exposition au froid.
Leur étude a démontré que, chez les sujets avec de nombreuses cellules graisseuses brunes, la sensibilité à l’insuline était meilleure et l’homéostasie du glucose (stabilisation du taux) facilitée. Plus le corps possède de graisses brunes (et beiges), mieux la glycémie sera régulée. (1)
Pour eux, « le tissu adipeux brun pourrait fonctionner comme des tissus anti-diabète chez l’homme ». (2)
Les graisses brunes aident à brûler les graisses
De plus, en augmentant la sensibilité à l’insuline, le corps nécessite une quantité moins importante de cette hormone pour obtenir le même résultat. Cela conduit à produire moins d’insuline, or le contraire, une production élevée d’insuline par le pancréas causée par une résistance à l’insuline, va augmenter la quantité de graisse stockée et bloquer le déstockage de graisse. On peut donc en déduire que, en plus de prévenir le diabète de type 2, augmenter la sensibilité à l’insuline aide à brûler les graisses.
Les graisses brunes stimulent la production d'adiponectine
Des chercheurs ont mis en avant que les graisses brunes sont capables de stimuler la production d'adiponectine (3).
Or, l’adiponectine est une hormone jouant un rôle dans la régulation du métabolisme des lipides (graisses) et du glucose (sucre). Contribuant à réguler la glycémie, elle aiderait donc à diminuer les risques de diabète de type 2 (4).
Et ce n'est pas tout : son rôle d'"antistress" (5) serait bénéfique pour le système cardio vasculaire, notamment dans la prévention de l'athérosclérose (la perte d’élasticité des artères due à la sclérose, elle-même provoquée par l’accumulation de corps gras et de calcium au niveau des artères).
De plus, les graisses brunes puisant dans les réserves d'acides gras libres pour fonctionner, cela entraîne une réduction du surplus de cholestérol dans le sang (hypercholestérolémie) ce qui contribue aussi à protéger de l'athérosclérose.
Diminution du taux de glucose, stimulation de la production d’adiponectine, meilleure sensibilité à l’insuline : en plus d’aider à ne pas stocker de graisses blanches, les graisses brunes jouent un rôle non négligeable dans la diminution des risques de diabète de type 2.
1. STANFORD, K. et al., 2013. Brown adipose tissue regulates glucose homeostasis and insulin sensitivity.
2. CHONDRONIKOLA, M. et al., 2014. Brown Adipose Tissue Improves Whole Body Glucose Homeostasis and Insulin Sensitivity in Humans.
3. IMBEAULT, P., et al, 2009. Cold exposure increases adiponectin levels in men.
4. LI, S. et al., 2009. Adiponectin Levels and Risk of Type 2 Diabetes: A Systematic Review and Meta-analysis.
5. LIU, J. et al., 2012. Adiponectin is critical in determining susceptibility to depressive behaviors and has antidepressant-like activity.