Connaissez-vous les « power poses » ou postures de pouvoir ?
Les connaitre, c’est prendre le contrôle de votre physiologie par la volonté en seulement 2 minutes !
Il est communément admis que le langage corporel participe au jugement de l’interlocuteur. Mais saviez-vous que notre posture peut aussi influencer notre propre mental et même notre physiologie ? Amy Cuddy, Professeur et chercheuse à la Harvard Business School, a démontré que les power poses aident à reconfigurer notre cerveau en influant sur deux hormones majeures : la testostérone et le cortisol1.
Power pose : de quoi on parle ?
Les « power poses » ou « high poses » correspondent à toutes les expressions non verbales de pouvoir et de domination. S’étirer, occuper l’espace, s’ouvrir traduit un sentiment d’aisance, de confiance et d’assurance. Rien ne vous fait peur, vous êtes sur le coup.
Par opposition, les « low poses » sont plutôt renfermées. Cherchant à se protéger, la personne a naturellement les bras croisés ou serrés ou se touche la nuque. On voit aussi que le menton est souvent abaissé contrairement aux « high poses » où le menton est légèrement relevé.
Reprenez le contrôle avec les postures de pouvoir
1. L'impact hormonal
Si je vous dis « puissance », à quoi pensez-vous ?
De l’affirmation. De la confiance. De l’optimisme. De la prise de risque. Du self-control.
On constate alors que la différence entre une personne puissante et une personne faible est intimement liée à deux hormones :
- la testostérone, l’hormone de la domination
- le cortisol, l’hormone du stress.
Dans le règne animal, les mâles alpha auraient ainsi des taux élevés de testostérone et des taux faibles de cortisol. Il en serait de même pour les leaders puissants.
Serait-il donc possible de simuler ces comportements de puissance pour réussir à se les approprier durablement afin d’influencer nos pensées et sentiments ?
Pour le savoir, Amy Cuddy et son équipe ont mené une expérience : pendant 2 minutes, des personnes devaient prendre, soit une posture de pouvoir, soit une posture d’impuissance. Afin de mesurer l’impact du comportement sur la testostérone et le cortisol, un échantillon de salive était demandé en début et en fin d’expérience.
Voici les résultats obtenus :
Header | Posture de pouvoir | posture d'impuissance |
---|---|---|
TESTOSTERONE | +20% | -10% |
CORTISOL | -25% | +15% |
- La testostérone a augmenté de 20% chez les personnes ayant adopté une posture de pouvoir et a diminué de 10% chez les personnes ayant adopté une posture d’impuissance.
- Le cortisol a diminué de près de 25% chez les personnes ayant adopté une posture de pouvoir et a augmenté de près de 15% chez les personnes ayant adopté une posture d’impuissance.
Rappelons que ces résultats sont obtenus après seulement 2 minutes de simulation et confirmeraient donc que « feindre » une attitude puissante peut entraîner des changements internes profonds, notamment une hausse de la testostérone et une baisse du cortisol.
C’est d’ailleurs ce que confirme une autre étude parue en 20152 au cours de laquelle il a été demandé à des acteurs de simuler le licenciement d’un subordonné. Les résultats obtenus confirment que les attitudes et exercices de pouvoir ont un impact sur le niveau de testostérone.
2. L'impact social
Une autre expérience a consisté à mettre un groupe de personnes en situation d’évaluation. Parmi elles, certaines avaient adopté des power pose avant l’entretien qui consistait uniquement à observer le candidat pendant 5 minutes sans réagir.
Les résultats ont montré que les personnes ayant adopté des power pose étaient évaluées plus positivement que les autres. Débarrassées du stress, elles étaient pleinement elles-mêmes : authentiques, confiantes, à l’aise et donc plus convaincantes.
Ces expériences menées par Amy Cuddy tendent à prouver que :
- notre corps peut changer notre esprit
- notre esprit peut modifier notre comportement
- notre comportement peut changer nos résultats.
La prochaine fois, avant de passer un entretien, prendre la parole en public ou toute autre situation d’évaluation, pensez à cette expérience et reprenez le contrôle de votre mental. Vous pouvez par exemple vous isoler pendant 2 minutes aux toilettes et adopter une power pose pour gagner en confiance en boostant votre testostérone et en terrassant votre cortisol.
3. L'impact sur la ligne
Les power poses peuvent-elles être utiles pour perdre du poids ?
Nous avons vu qu'adopter une power pose entrainait une hausse de testostérone et une baisse de cortisol.
Commençons par la testostérone.
Les graisses brunes, ces graisses capables de brûler les graisses blanches en excès, produisent la protéine UCP1 qui génère de la chaleur. Or, plusieurs études « in vitro » (c’est-à-dire en étudiant des cellules dans un milieu de culture artificielle) ont montré que la testostérone était un inhibiteur possible de la production de cette protéine. (3) (4)
Cela dit, une étude « in vivo » (c’est-à-dire faite chez des « vivants ») indique que la testostérone n’a pas d’influence sur les graisses brunes. (5) Cependant, la testostérone stimule l’envie de faire de l’exercice et l’exercice stimule la production d’irisine, qui elle-même va conduire au brunissement des cellules de graisses brunes. Il existerait donc un lien indirect entre testostérone et graisses brunes.
Par ailleurs, la testostérone est une hormone qui joue un rôle clé dans la prise de muscle et la perte de poids. C'est pourquoi l'augmenter naturellement est intéressant pour qui souhaite affiner sa silhouette.
En effet, la testostérone est liée, chez l’homme comme chez la femme, à la perte de poids, l’augmentation de la motivation et autres aspects psychologiques bénéfiques ainsi qu’une amélioration globale du système cardio-vasculaire (6) et à la synthèse de masse musculaire (7). La testostérone accroît la masse musculaire en augmentant la synthèse des protéines musculaires et diminue la masse grasse. (8) (9)
Avoir plus de densité musculaire c'est également augmenter son métabolisme de base et ainsi favoriser le déstockage des graisses, engageant ainsi un cercle vertueux.
Qu'en est-il du cortisol ?
Le cortisol est une hormone liée au stress et, dans un souci de santé, mieux vaut avoir le taux le plus bas possible. Dans cette étude par exemple (10), on apprend que les personnes avec un taux de cortisol plus haut ont plus de risques de souffrir d'obésité, de manger plus et de dépenser moins d’énergie.
Concernant le lien avec les graisses brunes, on sait qu'elles s’activent en réponse au froid, qui est une forme de stress. Des études ont montré in vitro et in vivo que le cortisol et les glucocorticoïdes en général avaient tendance à activer les graisses brunes à court terme (11). Mais cela n’est pas vrai pour le long terme puisqu'un taux élevé de cortisol est directement lié à l'obésité qui entraine une inactivité des graisses brunes.
S'inscrivant dans une approche systémique, la méthode graisses brunes que nous proposons accorde une réelle importance à la posture. Les effets bénéfiques des power poses sur les hormones (augmentation de la testostérone et diminution du cortisol), en plus de contribuer à l'affinement de la silhouette, participent à un mental d'acier et ne peuvent qu'être bénéfiques pour les participant(e)s.
(1) Amy Cuddy, 2012. Your body language may shape who you are.
(2) Sari M van Anders, Jeffrey Steiger, Katherine L Goldey, 2015. Effects of gendered behavior on testosterone in women and men.
(3) Rodriguez, A. et al., 2002. Opposite actions of testosterone and progesterone on UCP1 mRNA expression in cultured brown adipocytes.
(4) Law, J., et al., 2014. The influence of sex steroids on adipose tissue growth and function.
(5) Abelenda, M. et al., 1992. Brown adipose tissue thermogenesis in testosterone-treated rats.
(6) Traish, A., 2014. Testosterone and weight loss: the evidence.
(7) Griggs, R., et al., Effect of testosterone on muscle mass and muscle protein synthesis.
(8) Mooradian, A. D. et al., 1987. Biological Actions of Androgens.
(9) Bhasin, S. et al., 2001. Testosterone dose-response relationships in healthy young men.
(10) Hewagalamulage, S., Lee, T., Henry, B., 2O16. Stress, cortisol, and obesity: a role for cortisol responsiveness in identifying individuals prone to obesity.
(11) Scotney, H., et al., 2017. Glucocorticoids modulate human brown adipose tissue thermogenesis in vivo.