Graisses brunes : pourquoi manger bio, fermier ou bleu-blanc cœur

Lorsque l’on souhaite perdre du poids, le premier réflexe est de réduire son alimentation. Mais plutôt que d’agir sur la quantité, ne vaudrait-il pas mieux se concentrer sur la qualité ?
Aliments non transformés, label bio, produits fermiers ou labellisés bleu-blanc-cœur (un label garantissant une qualité nutritionnelle supérieure) ou encore label rouge : pourquoi faut-il les privilégier et quel est le lien avec l’activation des graisses brunes ?

1. Garantir l'apport nutritionnel

Pour que l’activation des graisses brunes puisse répondre au besoin d’énergie du corps sans apports extérieurs, il faut que le besoin en nutriments soit comblé.

Il faut donc fuir les "calories vides" (pauvres en nutriments) afin d’influencer favorablement sur son taux de ghréline, l'hormone de la faim.

On sait en effet que trop de ghréline entrave le fonctionnement des graisses brunes, les graisses qui favorisent la perte de poids. S’assurer d’avoir tous les nutriments nécessaires empêchera le corps de réclamer de la nourriture et permettra donc d’optimiser le fonctionnement de nos graisses brûle-graisses. Les aliments non transformés, bio, fermiers ou bleu-blanc-coeur garantissent cette richesse nutritionnelle et retarderont donc le moment où votre estomac réclamera votre attention

2. Réduire notre exposition aux polluants

Privilégier les produits bio et fermiers (label bleu blanc cœur) permet d’éviter les polluants et perturbateurs endocriniens. Les principales sources d’exposition à ces polluants sont :

• l’ingestion : substances présentes dans les emballages plastiques pouvant contaminer les aliments (comme le DEHP, un phtalate désormais interdit mais auparavant très fréquemment utilisé (5) ), résidus de pesticides, résidus de médicaments pouvant polluer l’eau… 
• l’inhalation : produits chimiques, pesticides, particules fines, COV (composés organiques volatils)…
• le contact direct : cosmétiques, détergents… Citons par exemple les phtalates, les parabènes ou encore le BPA. (1)

Les animaux ne sont pas épargnés par ces polluants : les métaux lourds, pesticides, antibiotiques et autres substances indésirables sont alors mis en quarantaine dans leurs réserves de graisses…  et se retrouvent donc dans notre organisme lorsque nous consommons de la viande si elle n'est pas bio, fermière, label rouge ou bleu-blanc-coeur.

Au-delà des répercussions sur notre santé, les polluants ont aussi des conséquences sur l’activité de nos graisses brunes. Une étude a ainsi montré que les polluants environnementaux tels que le pesticide chlorpyrifos inhibent la fonction des graisses brunes. (2) 

Le chlorpyrifos est un pesticide utilisé pour tuer les insectes et les acariens. Couramment utilisé jusque début 2020, il a finalement fait l’objet d’une interdiction au sein de l’Union Européenne, exception faite pour la culture des épinards... Les fruits et légumes importés hors UE peuvent donc toujours en contenir et des résidus subsistent dans les sols, pouvant contaminer les fruits, les légumes, les céréales, les produits laitiers… ainsi que l'eau potable.

Une autre étude (6) confirme qu’une exposition chronique aux phtalates entrave le bon fonctionnement des graisses brunes.

Au-delà de la présence de résidus de pesticides (3), il peut être intéressant de filtrer son eau pour réduire la quantité de calcaire, chlore, nitrates, herbicides, résidus médicamenteux et autres métaux lourds.

Si ces différents éléments sont contrôlés en amont afin de ne dépasser les seuils autorisés, avoir recours à la filtration permettra d’obtenir une eau du robinet la plus pure possible en plus d'éviter "l'effet cocktail". Car c'est bien l'exposition simultanée à plusieurs substances chimiques qui rend le mélange d'autant plus nocif pour la santé !

Pour celles et ceux qui ne boivent que de l’eau en bouteille, sachez qu’elle n’est pas non plus exempte de tous ces éléments (4) et que la filtration, l'osmose inverse voire la distillation peuvent, en plus de supprimer le goût de chlore et de garantir une eau qualitative et sans danger pour la santé, vous permettre de réaliser des économies tout en réduisant considérablement vos déchets.

3. Faire de la lipolyse une priorité

Le corps s’occupera toujours de ce qui est le plus urgent : en cas de danger (qui entraînera irrémédiablement une hausse du cortisol, l’hormone du stress), la digestion ou la fonte des graisses est reléguée au second plan pour laisser l’organisme en pleine possession de ses ressources afin de faire face à la menace.

Cette faculté du corps à parer au plus urgent est ainsi activée en cas d’inflammation ou d’exposition à des substances nocives à gérer (tabac, alcool, pesticides… et notre alimentation si nous ne prêtons pas assez attention à sa qualité). Or, une inflammation qui s’éternise (inflammation chronique) a des effets délétères sur l’organe où elle siège et peut potentiellement entraver sa fonction.

Un déséquilibre du microbiote, la flore intestinale présente dans l’intestin, peut entraîner une inflammation. L’alimentation joue un rôle important dans le maintien de cet équilibre. On sait par exemple que les glucides, consommés à l’excès, deviennent des aliments pro-inflammatoires. Le gluten ou le lactose peuvent aussi générer une inflammation chez les personnes intolérantes.

Les produits bio et mieux encore bleu blanc cœur sont riches en omega 3, anti-inflammatoire alors que les œufs, produits laitiers et viandes industrielles sont déséquilibrés en omega-6 pro-inflammatoire… On ralentit donc la capacité du corps à s’occuper de la fonte des graisses si on l’oblige à jouer le rôle de pompier face à une inflammation chronique…

En matière d'alimentation comme de santé, "primum non nocere" : "en premier ne pas nuire". On supprimera donc de son assiette les "nuisibles" :

- les aliments riches en acides gras trans ou graisses hydrogénées, des conservateurs abondamment utilisés dans l'industrie agroalimentaire qui augmentent le risque cardiovasculaire et favorisent l'obésité

- plus généralement, les aliments ultra-transformés riches en sucre, sodium, acides gras trans, additifs... : confiserie, biscuits, céréales du petit déjeuner, barres de céréales, crèmes glacées, boissons gazeuses sucrées de type sodas, jus de fruits, volailles cuisinées (nuggets, cordon bleu...), saucisses, poisson pané, soupes en sachets, nouilles instantanées, plats congelés, préparations pour gâteaux, sauces et vinaigrettes prêtes à l'emploi, chips, pizzas, sirops... la liste est longue, il faut dire que ces aliments ultra-transformés (AUT) représentent 80% de l'offre en supermarché !

- les fruits et légumes à risque (contaminés par des produits chimiques de synthèse). Le bon réflexe en la matière est de choisir des fruits bio, d’ « agriculture raisonnée » ou mieux encore issus d’un maraichage local.

- les viandes pauvres en omega 3 et riches en hormones, agents de conservation, colorants ou additifs artificiels, régulateurs de croissance et antibiotiques...

- les gros poissons, devenus des filtres de la mer car évoluant dans des eaux polluées. Ils peuvent ainsi être contaminés par du mercure, des dioxines et du PCB (polychlorobiphényles) et, pour les élevages non bio et non labellisés bleu-blanc-coeur, contenir une forte concentration d'antibiotiques et d'antiparasitaires.

Ensuite, on viendra soutenir son organisme avec une alimentation riche en vitamines et antioxydants, donc riche en fruits et légumes pour renforcer ses défenses. Dans ce but, privilégiez ici encore des végétaux exempts de pesticides donc biologiques.

Manger bio et privilégier des produits fermiers en direct du producteur ou labellisés bleu-blanc-cœur aide à soutenir l’activité des graisses brunes. Il convient donc d’être vigilant sur son alimentation en privilégiant des produits bruts les plus qualitatifs possibles.

(1) https://solidarites-sante.gouv.fr/
(2) Wang B., Steinberg G. R., 2022. Environmental toxicants, brown adipose tissue, and potential links to obesity and metabolic disease.
(3) https://www.lemonde.fr/
(4) https://www.medisite.fr/bien-manger-les-eaux-en-bouteille-qui-contiennent-le-plus-de-polluants.5569549.72.html?page=4
(5) Y. Zhang, 2023. Long-term exposure to low-dose Di(2-ethylhexyl) phthalate aggravated high fat diet-induced obesity in female mice.
(6) Jones B Graceli, Charles S da Costa, Mary J Laws, Ashley R K Deviney, Daryl Meling, Jodi A Flaws, 2023. Chronic exposure to a mixture of phthalates shifts the white and brown adipose tissue phenotype in female mice.