Les macrophages jouent un rôle important dans notre système immunitaire. Ce sont eux qui nettoient les « déchets » du corps suite aux agressions extérieures, un processus appelé la phagocytose. Mais booster ses macrophages n’est pas seulement intéressant pour stimuler le système immunitaire : cela permet aussi de booster les graisses brunes, les graisses brûle-graisses, pour faciliter la perte de poids.
Quel est le lien entre les macrophages et les graisses brunes ?
Les macrophages assurent le bon fonctionnement de la thermogenèse, soit la capacité de l’organisme à produire de la chaleur.
Lorsque les graisses brunes sont actives (et qu’elles se mettent donc à consommer graisses et sucres pour réchauffer l’organisme et produire de l'énergie), elles rejettent des morceaux de mitochondries usagées qui vont alors être éliminés par les macrophages. Si cette élimination n’a pas lieu, la protéine UCP1, celle qui produit la chaleur, ne peut fonctionner correctement et de fait les graisses brunes non plus.
En conclusion, pour fonctionner, les graisses brunes doivent être entourées de cellules macrophages performantes.
Comment booster ses macrophages ?
Parmi les moyens qui permettent de booster les macrophages, on retrouve l’exposition au froid, la pratique du HIIT (un entrainement physique fractionné), des compléments alimentaires ou encore des techniques de gestion du stress.
Soit les mêmes moyens que pour booster les graisses brunes !
1. L'exposition au froid
Le froid active la circulation du sang et de la lymphe qui transportent les cellules immunitaires dont les macrophages.
Une étude a ainsi montré que l’exposition au froid permet de générer un stress qui va augmenter l’activité phagocytaire des cellules. Ce résultat est obtenu avec un froid de 2°C pendant 30 minutes. En revanche, si l’exposition au froid est prolongée et que la température descend à -2°C, l’activité phagocytaire ralentit fortement. (1)
Ces résultats, à première vue contradictoires, peuvent probablement s’expliquer ainsi :
- soit le froid génère un stress modéré, il dynamise alors le système immunitaire (dont les macrophages) qui réagit face à la menace.
C’est ce qu’on appelle l’hormèse, le fait d’exposer son corps à des facteurs de stress progressifs afin de renforcer ses défenses biologiques.
- soit le froid génère un stress perçu comme vital par le corps, le système immunitaire se met alors à l’arrêt, l’énergie du corps étant exclusivement utilisée à la survie (maintien de la température corporelle, en particulier cœur et cerveau…).
C’est pourquoi la méthode BAT insiste sur une exposition au froid progressive et personnalisée afin de ne pas faire subir à son corps un stress trop violent qui serait contre-productif. Si l’on respecte cette adaptation progressive, les résultats sont assez édifiants : +50% à 90% de graisses brunes pour une exposition au froid (16-19°C) de 2 heures. (2)
2. L'exercice physique de type HIIT
Cet entraînement par intervalles de haute intensité aide aussi à booster le système immunitaire et plus précisément les cellules phagocytaires.
En 2017, une étude compare l’impact de séances de HIIT ("high intensity interval training" soit un entraînement par intervalles de haute intensité) et de MICT ("moderate-intensity continuous training" soit un entraînement continu à intensité modérée) sur l’activité des neutrophiles et des monocytes (5). La capacité de phagocytose des deux types de cellules a augmenté significativement dans les deux groupes (de façon similaire). L’étude conclut en conseillant plutôt le HIIT par gain de temps.
D’après cette étude, 3 sessions de HIIT de 18 à 25 minutes pendant 10 semaines permettraient une augmentation de la phagocytose des neutrophiles de +16,3% et des monocytes de +14%. Neutrophiles et monocytes sont des globules blancs qui jouent un rôle crucial dans la défense de l'organisme.
De plus, le HIIT permet aussi d’activer l’irisine, une hormone permettant de stimuler les graisses brunes.
3. Les compléments alimentaires
D’autres éléments permettent de stimuler l’activité des macrophages afin de booster l’immunité : la vitamine C, la vitamine D3, les bêta-glucanes, le Zinc et le Ginseng.
Vitamine C
Une revue de 2017 (8) a fait le point sur le rôle de la vitamine C dans le système immunitaire et le moins qu’on puisse dire c’est que ses actions sont multiples !
Elle permet ainsi :
- d'augmenter la mobilité et la chimiotaxie (soit la capacité à aller vers les cellules à neutraliser) des neutrophiles,
- d’améliorer leur capacité microcide,
- d’augmenter la phagocytose,
- de faciliter l’apoptose et le nettoyage cellulaire qui s’ensuit.
Notre organisme n’est pas capable de synthétiser la vitamine C. Ce micronutriment essentiel s’obtient donc uniquement via des apports externes. Malheureusement, les besoins quotidiens en vitamine C ne sont pas toujours comblés par notre alimentation, il peut donc être intéressant d’avoir recours à des compléments alimentaires de qualité pour stimuler l’activité des macrophages et booster son immunité.
Vitamine D3 + Bêta-glucanes
La vitamine D3 accroit l'activité des macrophages, et favorise la production de molécules (peptides) anti-infectieux et de cytokines anti-inflammatoires (importantes pour limiter l'inflammation chronique de l'organisme et les maladies cardiovasculaires).
Une revue de 2018 synthétise l'impact de la vitamine D sur l’activité phagocytaire (9).
Des récepteurs de vitamine D (VDR) ont été trouvés dans la plupart des cellules liées à l’immunité, notamment les macrophages.
Ainsi, la vitamine D va moduler l'activité des macrophages et des « cellules tueuses naturelles » et va induire l’activité microbicide de ces dernières.
Pour confirmer cet effet, des études ont été réalisées en isolant des macrophages d’animaux dont la diète était pauvre en vitamine D : ces derniers subissaient une diminution de leur capacité à libérer des cytokines et à répondre aux stimuli inflammatoires ainsi qu'une activité tumoricide diminué.
Une étude évalue l’effet d’une supplémentation de vitamine D (ainsi que de la vitamine D combinée à du béta-glucane) et observe, chez l’homme, une augmentation de la phagocytose (ainsi que de la réaction des cytokines) (10). L’effet le plus important a été obtenu avec une combinaison de vitamine D et de bêta-glucane et peut s’expliquer par un mécanisme synergique.
Plutôt qu’une supplémentation en bêta-glucanes, on peut aussi inclure dans son alimentation chaque fois qu’on en a l’occasion des champignons asiatiques comme le Shiitake ou les pleurotes. Il est également possible d’en trouver un peu dans le brocoli ou la pomme.
Zinc
Le Zinc joue un rôle important dans le système immunitaire. Ce micronutriment régule la fonction des macrophages.
Des études ont montré que l'homéostasie (soit la capacité d'un système à maintenir l'équilibre de son milieu intérieur) dérégulée du zinc dans les macrophages provoque une phagocytose altérée et une réponse inflammatoire anormale. (11)
Une carence en zinc peut ainsi entraîner une réponse immunitaire réduite et une plus grande sensibilité aux infections.
Ginseng
Le ginseng, une plante traditionnellement utilisée dans la médecine chinoise, est une piste intéressante pour booster ses macrophages.
En effet, une revue de 2021 fait un état des lieux sur l’impact du ginseng sur les macrophages et nous indique que le ginseng (en extrait liquide, en extrait de ginseng “sauvage” ou à partir d’extrait de ses polysaccharides) permet de stimuler la production de monoxyde d'azote (NO), un composé utilisé contre les pathogènes et synthétisé dans les macrophages. (3) Le ginseng permet aussi d'augmenter la quantité de cytokines (qui sont produites par les macrophages).
Dans une étude qui étudie l’effet chez les humains, la quantité utilisée est de 100 mg d’extrait toutes les 12h pendant 8 semaines (4). Pour booster ses macrophages, le bon dosage serait donc de 200 mg par jour pendant 8 semaines.
En boostant les macrophages, le ginseng permettra ainsi de favoriser l’activation des graisses brunes et le brunissement des graisses blanches.
4. La gestion du stress
Une étude de 1985 a fait faire à des personnes anxieuses de la « Biofeedback-Assisted Relaxation » (une méthode de relaxation reposant en grande partie sur de la respiration « diaphragmatique »). Deux traitements d’1 heure par semaine pendant deux semaines ont augmenté qualitativement la phagocytose de leurs neutrophiles (6).
Une autre étude de 2012 s'est intéressée à l’impact de la méditation pranique sur des néophytes : les sujets (qui ont médité pendant plus de 980 minutes) ont bénéficié d’une augmentation de leur activité phagocytaire. De plus, leurs monocytes ont produit des concentrations plus élevées de peroxyde d'hydrogène et leurs niveaux plasmatiques de corticotrophine (une hormone qui stimule la production de cortisol) ont été réduits (7).
D’après cette étude, la méditation pranique se définit comme « une nouvelle méthode de méditation, basée sur la tradition védique, qui utilise des techniques de respiration et de visualisation pour calmer l'esprit, capter et diriger intentionnellement le prana ("énergie vitale") là où cela est nécessaire. » (7)
Réduire le stress via des méthodes de relaxation et de respiration (biofeedback, méditation, cohérence cardiaque…) est une piste à ne pas négliger tant pour sa santé que pour sa ligne, l’excès de cortisol sur le long terme diminuant l’activité des graisses brunes et empêchant la perte de poids par fonte des graisses (lipolyse).
Pour conclure, si stimuler les macrophages permet de renforcer le système immunitaire, cela permet aussi, dans une optique de perte de poids, de booster l’activité des graisses brunes, les graisses brûle-graisses. Les recommandations valent à la fois pour booster les macrophages ET activer les graisses brunes : un véritable effet système ! La méthode BAT accorde une place centrale à tous les moyens évoqués : exposition au froid, pratique du HIIT, gestion du stress, alimentation adaptée associée, au besoin, à des compléments alimentaires.
(1) POLEZHAEVA, T.V., et al., 2014. Effect of In Vitro Cold Exposure on Phagocytic Activity of Human Peripheral Blood Neutrophils.
(2) DEVLIN, M., 2014. The “Skinny” on brown fat, obesity, and bone.
(3) RATAN, Z.A., et al., 2021. Adaptogenic effects of Panax ginseng on modulation of immune functions.
(4) SCAGLIONE, F., et al., 1990. Immunomodulatory effects of two extracts of Panax ginseng C.A. Meyer.
(5) BARTLETT, D., et al., 2017. Neutrophil and Monocyte Bactericidal Responses to 10 Weeks of Low-Volume High-Intensity Interval or Moderate-Intensity Continuous Training in Sedentary Adults.
(6) PEAVEY, B., LAWLIS, F., GOVEN, A., 1985. Biofeedback-assisted relaxation: Effects on phagocytic capacity.
(7) FERNANDES, C., NOBREGA, Y., TOSTA, E., 2012. Pranic Meditation Affects Phagocyte Functions and Hormonal Levels of Recent Practitioners.
(8) FERNANDES, C., NOBREGA, Y., TOSTA, E., 2012. Pranic Meditation Affects Phagocyte Functions and Hormonal Levels of Recent Practitioners.
(9) SKROBOT, A., DEMKOW, U., WACHOWSKA, M., 2018. Immunomodulatory Role of Vitamin D: A Review.
(10) BERGANDI, L., APPRATO, G., SILVAGNO, F., 2021. Vitamin D and Beta-Glucans Synergically Stimulate Human Macrophage Activity.
(11) GAO H., DAÏ W., ZHAO L., 2018. Le rôle du zinc et de l'homéostasie du zinc dans la fonction des macrophages.